A l'occasion de la venue en Europe du maître de Kalarippayatt (ou Kalarippayattu), art martial indien très spectaculaire, Ajith Kumar Assan et de son assistant Pramod Kumar, Le Makila propose un stage d'initiation et un stage pour les personnes ayant déjà pratiqué, à Paris, le 30 Avril et 1er Mai prochains…
Cie LeMakila
http://www.lemakila.org
Stage à Paris
Le 30/04 et 01/05 (Initiation)
Le 30/04 au 05/05 (confirmés).
Contact : stagemakila@ifrance.com
D'autres stages sont prévus à Parthenay, à Florence (Italie) et à Valladolid (Espagne).
Cie Carnaboul’System
Du 06 mail au 11 mail 2006
Stage à Parthenay (Deux Sèvres)
Contact : Carnaboul@hotmail.com
A partir de juin
Florence/Italie
Valladolid/Espagne
Contact : maruthikalari@yahoo.com
KALARIPPAYATT1, art martial et spectacle vivant
Par Naïsiwon EL ANIOU* (danseuse, comédienne, docteur es arts du spectacle)
Au mois de janvier s'est déroulée à Trivandrum en Inde du sud, une expérience qui a permis la rencontre par douze artistes français, issus du spectacle vivant, danseurs, chanteurs, comédiens, acrobates, d'une discipline ancestrale : le KalariFpayatt. J'ai eu le privilège de participer à cette session dirigée par le maître Ajith Kumar Assan. Initiation réellement artistique, écho inédit à mes pratiques de danseuse et comédienne occidentale. Traditionnellement, le kalarippayatt est un art global : combinant la transmission de formes de combat et une connaissance trés précise et complète du corps et de l'esprit2. C'est par la cohérence de cet enseignement que chaque artiste peut être touché : un reflet-vivier de ses propres harmonies expressives.
Un vrai travail d'art martial : ce qui est mis en jeu ce sont les constructions mentales, perceptives, motrices, et donc expressives de chacun. Equilibres instables que construisent les artistes interprètes et qu'il faut réinventer à chaque training, dans chaque nouvelle création, lors de chaque entrée dans l'inconnu. Le travail spécifique du kalarippayatt est un soutien fort dans cette recherche d'équilibre, d'autant plus qu'il est totalement relié au système de médecine ayurvédique, entre autres par l'utilisation des points vitaux ou marmas. Il développe un mouvement trés organique où l'elasticité et le jeu de rebond entre des forces antagonistes joue un grand rôle. C'est une pratique de santé qui permet tout à la fois de grandir et de se redécouvrir comme personne et comme artiste, développant des capacités importantes telles que la concentration, la coordination, la mémoire, le rythme, la puissance expressive et la force.
La représentation de clôture, performance mixte, kalarippayatt / arts occidentaux, a bien montré la force de la transmission et l'impact de la pratique cet art martial élargi sur nos disciplines respectives De nos jours, le kalarippayatt3 donne lieu à des performances spectaculaires où subsiste une vraie dimension de combat, il est trés proche de nos arts de la rue et du cirque par exemple avec ses "danses" de batons et du feu. La danseuse de Kathakali, Maryse Noiseux4 est aussi pratiquante de kalarippayatt. Elle travaille dans cette direction et témoigne du grand potentiel d'échanges entre art martial et art scénique. De retour en France, l'expérience continue, plusieurs stages sont organisés lors de la venue des maîtres en Europe (mai 2006) et des performances sont en préparation, nous espérons témoigner de cette initiation et partager cette pratique fructueuse avec le plus grand nombre.
(1) Art martial de l'Inde. Interdit durant la colonisation anglaise, il a été pratiqué en secret puis réhabilité. Actuellement il connait un regain d'intêret en Inde et se diffuse en Occident.
(2) Parfois considéré comme la forme mère de bien des arts martiaux d'Asie, il aurait été diffusé hors de l'Inde au 6° siècle ( au Japon, puis en Chine) notamment par le saint bodhidharma, ce qui explique un fort système de correspondances et des échanges avec les autres traditions martiales, ainsi qu'une grande affinité avec les philosophies bouddhistes malgré l'appartenance hindoue.
(3) Le kalarippayatt a toujours été relié au creuset des arts scéniques indiens, trés rapidement, il a donné lieu à des présentations plus ou moins publiques, proches d'une lutte-spectacle. Dans cet esprit, le Maruthi Kalari, Centre for Marma Chikilsa, où enseigne le maître Ajith Kumar Assan, fondé par son père Thankappan Assan Guru en 1957 conjugue les pratiques des styles kalarippayattu du sud avec mohiniyattam, bharatanatyam, kathakali et musiques carnatiques, ou encore Kuchipudi et autres danses folkloriques du Kerala .
(4) Directrice du Satsangam Center (Trivandrum) qui accueillait le stage en partenariat avec Bheeshma Art et Culture (Clamart), organisme de formation et d'échanges entre l'Inde et la France (entretien avec Ajith Kumar Asan/janvier 06, à paraître)
Voir aussi
Les cours de kalarippayatt en France