Rubrique histoire de l'IndePour les commémorations de la Première guerre mondiale, nous sommes abreuvés à juste titre d’images représentant des combattants en casques Adrian pour les Français, en casques à pointes pour les Allemands, oubliant ceux qui étaient coiffés d’un turban. Il est donc normal de se remémorer la place tenue par l’armée des Indes dans ce conflit…

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Depuis 1858 les Indes sont placées sous le contrôle de la couronne britannique et son armée purement indoue est divisée en 3 corps : l’armée du Bengale, l’armée de Madras et l’armée de Bombay réunies au début du XXème siècle par Horatio Herbert Kitchener en Indian Army, composée de soldats indiens et d’officiers britanniques.

L’autre armée, la British Army est composée uniquement de soldats provenant du Royaume Uni pour effectuer leur service.

A l’origine, l’armée indienne joue un rôle de police intérieure. Dès l’entrée de l’Angleterre dans le conflit, le gouvernement indien annonce la levée de deux divisions et une brigade de cavalerie, soit 142.000 hommes qui combattront principalement en Irak et en Iran. Depuis 1857, le recrutement dans l’armée se fait parmi les Sikhs, les Pachtounes, les Baloutches, les Rajpouts et les Gourkhas, considérées comme des "races martiales". Horatio Herbert Kitchener commande l’armée des Indes chargée de combattre en France et surtout dans les Flandres en 1915.

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Quatre divisions arrivent à Marseille le 30 septembre 1914 et se regroupent en un Corps d’armée indienne, 2 divisions d’infanterie et un corps de cavalerie. Elle se distingue à la bataille de La Bassée dans le Nord de la France entre le 10 octobre et le 2 novembre 1914, car en appuyant la 2ème brigade de la 1ère division de cavalerie britannique, ils ont réussi à repousser les 4ème et 6ème armées allemandes.

Ensuite elle est démantelée pour être envoyée en Egypte en 1915.

Mais revenons en 1914 où le principal objectif de l’état-major anglais n’est pas de soutenir la France, mais de protéger le site anglais d’Abadan qui leur fournit le pétrole et se trouve menacé par les Turcs, alliés des Allemands.

Dès le 16 octobre 1914, la force D indienne rejoint Abadan. Le 23 novembre ils s’emparent de Bassora puis Qurna en début décembre. En juin 1915 les Indiens de la 12ème division prennent Amara et par la suite Nasiriya. Mais leur armée est affaiblie, fatiguée et ayant subi de lourdes pertes.

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En septembre 1915 ils prennent Kut-al-Amara puis essuient un premier échec à Ctesiphon. Pour renforcer cette armée diminuée, l’Etat-major anglais leur envoie des armes et munitions destinées à l’origine au front français.

Les troupes anglo-indiennes, assiégées dans Kut et affamées tentent une reddition le 26 avril 1916 puis capitulent le 29 avril. Ils sont 13.000 à se rendre mais par la violence extrême des Turcs, le nombre des survivants se réduit à 6.000.

Il ne reste en France qu’un corps de cavalerie qui participe aux batailles de la Somme en 1916 et 1918, mais rejoint également l’Egypte en 1918. Peu connue, la participation indienne ne mérite pas l’oubli dans lequel elle est tombée, car en France, sur 130.000 hommes, 9.000 y laisseront la vie.

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Malgré un courage extraordinaire, cette armée souffrait d’un armement désuet, du froid auquel les soldats n’étaient pas habitués et d’un problème linguistique.

Le chiffre des recrutements peut sembler faible en proportion de l’étendue de ce sous-continent mais la majorité de la population, en vertu des principes du karma et de la réincarnation, pense qu’en tuant un homme au combat, on est assuré d’être assassiné dans une prochaine vie.

Pendant ce temps, Mohandas Karamchand Ghandi rentre en Inde en 1915 et son pays se prépare à prendre un tournant décisif.

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