Rubrique des festivals de films sur l'Inde et venus d'IndeAlors que s'achèvent les vacances estivales pour la plupart d'entre nous, l'Auditorium du musée Guimet se propose de prolonger l'été en célébrant l'Inde de septembre à janvier avec un programme très dense de films, documentaires, conférences et spectacles. Nous présentons aujourd'hui le programme complet des films et documentaires...

l’Inde vers son indépendance
La quatrième édition de l’Eté indien marque le soixantième anniversaire de l’Indépendance de l’Inde (1947). Pour cet événement exceptionnel, nous vous proposons un parcours cinématographique en vingt séances, du 5 septembre au 31 octobre. Cette programmation, à la fois historique et romanesque, vous transportera de l’Inde coloniale de La Ballade de Mangal Pandey à l’Inde indépendante du Mahatma Gandhi. De Charulata aux Joueurs d’échecs, de Chokher Bali à Mathilukal (Les murs), vous pourrez voir ou revoir les adaptations d’œuvres de grands écrivains tels que Rabindranath Tagore, Bibhutibhusan Bannerjee, Munshi Premchand, Vaikom Muhammad Basheer ou Khushwant Singh, portées à l’écran par Satyajit Ray, Rituparno Ghosh, Adoor Gopalakrishnan ou Pamela Rooks.Vous retrouverez les figures historiques de l’Inde moderne, Gandhi d’Attenborough, ou encore The Making of Mahatma, Nehru, et Bose le héros oublié, films inédits réalisés par Shyam Benegal, Tamas, une série télévisée de 5 heures de Govind Nihalani, 22 juin 1897, un film historique marathe, Vents chauds, l’émouvant film de M. S. Sathyu, sans compter quelques fleurons du cinéma populaire indien tels que Mother India, 1942 : a Love Story ou Lagaan. Parmi les dix-neuf films programmés, onze inédits sont présentés grâce au soutien de l’Ambassade de l’Inde à Paris.

Shonar Bangla
Shonar Bangla (Bengale doré) est le titre d’un célèbre poème de Tagore devenu en 1971 l’hymne national du Bangladesh, un pays neuf, issu de douloureux conflits mais aussi d’une culture immémoriale qui se joue encore aujourd’hui des frontières. De novembre à février, nous parcourrons ce pays de terre et d’eau mêlées, nous rencontrerons les bateliers du Bengale et les pêcheurs de Sundarbans, les conducteurs de rickshaws et un banquier prix Nobel, des poètes et des musiciens, écrivains féministes ou fous de Dieu, mais aussi des figures singulières parmi quelques 150 millions de Bangladais ordinaires, des êtres sensibles, révoltés, passionnés, émouvants… Les plus grands cinéastes du Bangladesh seront représentés par leurs chefs-d’œuvre : La Roue, ou Dukhai (de Morshedul Islam), La rivière nommée Modhumati ou Lalon (de Tanvir Mokammel), L’oiseau d’argile (de Tareque Masud)… Et les musiciens bangladais seront aussi sur la scène de l’auditorium, célébrant le poète national Nazrul Islam ou réinventant les plus folles mélodies des Bauls, ces fous de Dieu libertaires et géniaux, désormais classés au patrimoine immatériel de l’Humanité. De Dhaka à Chittagong, de Rajshahi à Khulna, un pays aux richesses insoupçonnées.

Programme

Cycle de films : l’Inde vers son indépendance

Mercredi 5 septembre à 12h15

La Ballade de Mangal Pandey - The Rising
Fiction de Ketan Mehta, 2005, 2h54’, VO hindi STF, inédit
Mangal Pandey, soldat indien du 5ème régiment de la Compagnie des Indes, est à l’origine de la Révolte des Cipayes de 1855 qui marque un tournant décisif dans l’histoire de l’Inde coloniale. Considérée comme la première guerre d’indépendance, cette mutinerie entraîne l’éveil d’une conscience nationale et conduira l’Inde, moins d’un siècle plus tard, à sa liberté. Ketan Mehta dont nous avions présenté Bhavni Bhavai lors de la première édition de l’Eté indien, a choisi de mêler des critères du cinéma hindi et la tradition orale du folklore indien pour restituer cette légende historique. Film inédit en France produit par Bobby Bedi, musique de A. R. Rahman, avec Aamir Khan dans le rôle principal, Rani Mukherjee, Toby Stephens...

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Mercredi 12 septembre à 12h15
Conférence publique et gratuite 
L’Inde vers son indépendance en films
Martine Armand, qui réalise pour la quatrième année consécutive la programmation cinéma de l’Eté indien, abordera en détail chaque film programmé et rappellera les grandes étapes historiques de la marche de l’Inde vers son indépendance en 1947. Elle illustrera sa conférence de nombreux extraits des 19 films sélectionnés parmi lesquels de nombreux inédits, et présentera des réalisateurs encore inconnus en France tels que Shyam Benegal, M. S. Sathyu, Govind Nihalani ou Ketan Mehta.

La conférence se terminera par la projection de Mukand and Riaz, un court métrage d’animation inédit produit par le National Institute of Design d’Ahmedabad, dont les dessins sont de Nina Sabnani et l’animation de Binoj John. 2005, 16 ’, VO anglais avec traduction simultanée.

lagaanVendredi 14 septembre à 12h15
Lagaan (Once upon a time in India)
Fiction de Ashutosh Gowariker, 2001, 3h44’, VO hindi/bhojpuri/anglais STF
Dans la région de Champaner, dans l’Inde coloniale à la fin du XIXème siècle, le capitaine Andrew Russels oppresse la population de taxes (lagaan). Le Raja soucieux de son peuple lui demande de les alléger, mais le capitaine Russels ne cesse de l’humilier. Une terrible sécheresse rend les impôts encore plus lourds. Bhuvan, un simple paysan, défie alors le capitaine anglais qui promet d’annuler les taxes si le village le bat au cricket. Un incroyable match se prépare. Grand prix du public au Festival de Locarno en 2001, deuxième film indien nommé aux Oscars en 2002, Lagaan permit au public occidental de découvrir le réalisateur Ashutosh Gowariker et la forme Bollywood du cinéma indien. Musique de A. R. Rahman, paroles de Javed Akhtar, avec Aamir Khan dans le rôle principal.

charulataLundi 17 septembre à 12h15
Charulata
Fiction de Satyajit Ray, 1964, 1h56 ’, noir et blanc, VO bengali STF

A Calcutta, à la fin du XIXeme siècle, Charulata (Charu) est l’épouse intelligente et sensible de Bhupati, un intellectuel de la classe aisée représentant de la renaissance bengalie. Féru de discussions politiques sur les mouvements nationalistes, il se consacre entièrement à son journal politique, délaissant Charulata. Surgit Amal, le jeune et séduisant cousin de son mari, qui comme Charulata est passionné de littérature. La poésie qu’écrit Amal pousse Charulata à révéler ses propres talents d’écrivain. D’après une nouvelle de Rabindranath Tagore, l’un des films favoris de Satyajit Ray et sans aucun doute l’un de ses chefs-d’œuvre. Avec Madhabi Mukherjee, Soumitra Chatterjee, Sailen Mukherjee...

Mercredi 19 septembre à 12h15
Le 22 juin 1897 (22 June 1897)
Fiction de Nachiket et Jayoo Patwardhan, 1979, 2h, VO marathi STF, inédit
 Le film évoque un chapitre historique de la ville de Pune où la peste s’abat en janvier 1897. Le fonctionnaire local Walter Rand est chargé d’appliquer la loi martiale. Ses méthodes radicales d’évacuation et de fumigation soulèvent la colère et il est assassiné le 22 juin 1897 par les frères Chaphekar, militants hindous contre les Britanniques dans la lignée de Bal Gangadhar Tilak. Condamnés à mort par la Cour, ils sont considérés par beaucoup comme les martyrs d’un mouvement patriotique naissant. Inédit en France, c’est le premier film d’un couple d’architecte et cinéasts vivant à Pune. Le dramaturge marathe Vijay Tendulkar a signé les dialogues.

les_joueurs_d_echecLundi 24 septembre à 12h15
Les joueurs d’échecs (Shatranj Ke Khilari)
Fiction de Satyajit Ray, 1977, 1h53’, VO ourdou STF

En 1857, Lucknow est la capitale du royaume musulman d’Avadh. Le roi Wajid Ali Shah est davantage passionné de poésie, de musique et de danse que de politique. Mais la Compagnie des Indes s’occupe de politique et Lord Dalhousie veut instaurer la domination britannique dans le royaume d’Avadh. Bientôt le général anglais Outtram remet à Wajid Ali Shah un ultimatum, poussant le roi à abdiquer. Pendant ce temps, deux amis aristocrates, délaissant leurs épouses, continuent à assouvir leur passion pour les échecs. Subtile reconstitution historique aux somptueux costumes, d’après une nouvelle de Munshi Premchand, avec Amjad Khan, Sanjeev Kumar, Saeed Jaffrey, Shabana Azmi, Richard Attenborough...

ghare_bhaireMercredi 26 septembre à 12h15
La Maison et le Monde (Ghare Baire)
Fiction de Satyajit Ray, 1984, 2h20’, VO bengali STF
En 1905, la politique de Lord Curzon consiste à diviser pour mieux régner et prévoit de partager le Bengale en deux terres : celle des hindous et celle des musulmans. Le peuple lance un mouvement nationaliste (Swadeshi) appelant à boycotter toutes les marchandises britanniques. Bimala est l’épouse de Nikhil, un aristocrate aux idées libérales. Dans ce turbulent contexte politique, elle vit dans ses luxueux appartements et n’a aucune envie de connaître le monde. Poussée par son mari, elle s’y aventure pourtant et fait la rencontre du charismatique Sandip, leader nationaliste. Cette remarquable adaptation du roman de Rabindranath Tagore, lui-même partisan du mouvement Swadeshi, explore l’émergence d’une femme moderne tout en évoquant une complexe situation politique. Avec Soumitra Chatterjee, Victor Banerjee, Swatilekha Chatterjee, Jennifer Kendal...

Vendredi 28 septembre à 12h15
Chokher Bali
Fiction de Rituparno Ghosh, 2003, 2h, VO hindi STF
Dans le Bengale secoué par les troubles politiques du début du XXème siècle, Binodini, jeune femme belle et éduquée, se retrouve veuve dès sa première année de mariage. Elle est invitée à vivre dans la maison d’une veuve aisée de Calcutta, la mère de Mahendra. Celui-ci a épousé Ashatala, après avoir refusé Binodini en mariage. Des histoires d’amitié et de passion naissent et s’entrecroisent, tandis que Binodini aspire à se libérer de sa condition de veuve, le pays espère se libérer du joug des Britanniques. Rencontre d’une œuvre de Rabindranath Tagore écrite il y a un siècle et d’un cinéaste de la dernière génération, Rituparno Ghosh, dont le cinéma brouille la ligne de démarcation entre cinéma d’auteur et Bollywood. Avec Aishwarya Rai, Raima Sen, Lily Chakrabarti...

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mother_india_1Lundi 1er octobre à 12h15
Mother India
Fiction de Mehboob Khan, 1957, 2h50’, VO hindi STF
Radha se souvient de son passé, son mariage avec Shamu, leurs trois enfants. Alors que le pays aspire à son indépendance, l’avenir pourrait leur sourire, mais leur terre a été hypothéquée par le terrible usurier Sukhilada. Malgré leur travail très dur, ils ne parviennent pas à rembourser leur dette. Shamu a un accident et Radha élève seule ses enfants. Adultes, ses deux fils Birju et Ramu ne partagent pas les mêmes valeurs morales et Birju s’oppose à sa mère. Remake d’un précédent film de Mehbood Khan de 1940, Mother India est l’un des grands classiques du cinéma populaire indien. Cet hommage au courage féminin est le premier film indien nommé à l’Oscar du meilleur film étranger en 1957. Avec Nargis et Sunil Dutt dans les rôles principaux.

Mercredi 3 octobre à 12h15
Gandhi
Fiction de Richard Attenborough, 1982, 3h08’, VO anglais STF
De l’Afrique du Sud à l’Inde profonde qu’il part découvrir, nous suivons le parcours exceptionnel de Gandhi et son action de non-violence. Grande fresque tournée dans des décors reconstitués et sur des lieux historiques, le film retrace les principales étapes de l’histoire personnelle et politique de Gandhi. Nous découvrons l’homme face à ses interrogations, partageons son quotidien, son entourage, rencontrons ses amis et ses opposants. Film couronné par 9 Oscars, avec Ben Kingsley dans le rôle de Gandhi, Roshan Seth, Candice Bergen, Martin Sheen, Rohini Hattengadi…

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Mercredi 10 octobre à 12h15
Nehru
nehruDocumentaire de Shyam Benegal et Yuri Aldokhin, 1984, 2h50’, VO anglais STF, inédit
Divisé en trois parties, Eveil, Combat et Liberté, le film retrace la riche biographie du Pandit Jawaharlal Nehru, le Premier Ministre de l’Inde nouvellement indépendante. Il restitue l’évolution de sa vie et de son engagement. Disciple de Gandhi, engagé dans le processus de l’indépendance et dans la mise en place des fondations d’une Inde démocratique et moderne, son attachement à la liberté se retrouve jusque dans sa position de non-alignement. S’appuyant sur les textes de Jawaharlal Nehru et sur ses discours, Shyam Benegal, l’un des grands réalisateurs indiens contemporains dont nous présentons ici trois films, fait ressurgir l’étonnante et attachante personnalité de Jawaharlal Nehru.

Vendredi 12 octobre à 12h15
Bose, le héros oublié (Netaji Subhas Chandra Bose, the forgotten hero)
Fiction de Shyam Benegal, 2005, 3h44‘, VO anglais STF, inédit
boseNetaji Subhas Chandra Bose, arrêté par les Britanniques à Calcutta, s’évade et s’échappe par l’Afghanistan, se retrouve en Allemagne puis dans un sous-marin en route pour le Japon. En désaccord avec Gandhi sur les méthodes pour combattre les Anglais, Bose fait le choix très controversé de s’allier avec l’Allemagne pendant la Seconde Guerre Mondiale. Il se retrouva à la tête d’une Armée Nationale Indienne (INA) de 80 000 hommes. Cette reconstitution historique tournée au Ladakh, en Allemagne, Ouzbékistan, Birmanie et Malaisie, nous révèle les multiples visages du héros de la nation qui disparaît dans un mystérieux accident d’avion. Musique de A. R. Rahman sur des textes de Javed Akhtar, avec l’acteur marathe Sachin Khedekar dans le rôle du bengali Netaji Subhas Chandra Bose.

Lundi 15 octobre à 12h15
Tonnerre lointain (Ashani Sanket)
Fiction de Satyajit Ray, 1973, 1h40’, VO bengali STF
tonnerre_lointainL’action se situe au Bengale dans les années 1943-44 lorsque l’Empire britannique prive la population de nourriture pour l’envoyer sur le front de la Seconde Guerre mondiale. Cette famine créée par l’homme fait 5 millions de victimes. Gangacharan est un Brahmane récemment installé dans un petit village avec son épouse Ananga. Il est le seul à savoir que le Japon a pris Singapour et pourquoi les avions sillonnent parfois le ciel. Pour la population locale, la réalité est autre, le prix du riz grimpe et bientôt il n’y a plus de nourriture. Il faut survivre, par tous les moyens. Profondément sensible et émouvant, le film reçoit de nombreux prix dont l’Ours d’or au Festival de Berlin en 1973. D’après le roman de Bibhutibhusan Bannerjee, avec Soumitra Chatterjee et Babita dans les rôles principaux.

Mercredi 17 octobre de 12h15 à 17h30
Obscurité (Tamas)

Fiction de Govind Nihalani, 1987, 5h, VO hindi STF, inédit
tamas
L’action se situe au Punjab, pendant les premières années qui suivent l’indépendance de l’Inde. Nathu et son épouse Kammo ont toujours vécu en bon voisinage entre hindous, sikhs et musulmans. Kammo est enceinte. Ils se retrouvent soudain confrontés à des affrontements communautaires qui les dépassent, à une montée de violence créée par des groupes fanatiques. Les émeutes s’intensifient, ils doivent à leur tour quitter leur maison. Adaptation de l’émouvant roman de Bhishm Sahni, cette série télévisée de 5 heures nous plonge avec compassion dans l’évocation du drame de la partition. La série inédite en France reçut de nombreux prix, dont le National Award indien. Avec dans les rôles principaux Om Puri et Deepa Sahi.

Lundi 22 octobre à 2h 15
Les murs (Mathilukal)
Fiction d’Adoor Gopalakrishnan, 1989, 2h, VO malayalam STF, inédit
Confiné dans sa prison au Kérala en tant que prisonnier politique, Basheer utilise son charme incontestable pour séduire les gardiens et se faire un vie supportable auprès de ses camarades prisonniers, luttant eux aussi contre les Britanniques. Basheer tombe amoureux d’une voix, celle de Narayani, une femme de la prison mitoyenne. Un grand mur les sépare et les empêche de se voir, mais ils trouvent d’ingénieux moyens de communiquer. Subtile adaptation d’une nouvelle autobiographique du romancier révolutionnaire Vaikom Muhammad Basheer emprisonné pour son appartenance au mouvement nationaliste anti-britannique au début des années 1940, le film remporta le prix FIPRESCI et le prix UNICEF au Festival de Venise en 1990. Mammootty y incarne avec finesse le rôle de Basheer.

Mercredi 24 octobre à 12h15
1942 : a love story

Fiction de Vidhu Vinod Chopra, 1994, 2h40’, VO hindi STF, inédit
1942_a_love_storyAoût 1942. A cette époque, soit les Indiens travaillent pour les Britanniques, soit ils les combattent. Nareendra, alias Naren Singh, refuse d’appartenir à l’une ou l’autre des catégories. Issu d’une famille aisée, il est amoureux de la belle Rajeshwari Pathak, alias Rajjo, de milieu modeste. Leur histoire d’amour n’est pas sans entrave car le père de Nareendra brigue un titre britannique, alors que celui de Rajeshwari est impliqué dans le mouvement pour l’indépendance. Cette histoire romanesque fut un grand succès populaire en Inde. Le scénario est signé Sanjay Leela Bhansali, la musique est de Rahul Dev Burman, et l’on retrouve Anil Kapoor et Manisha Koirala dans les rôles principaux.

Vendredi 26 octobre à 12h15
Train to Pakistan

Fiction de Pamela Rooks, 1997, 1h50’, VO hindi STF, inédit
Nous sommes au Punjab. En 1947, Mano Majra est une petite ville où la majorité sikhe et la minorité musulmane vivent en paix depuis des générations. Alors que le mouvement nationaliste contre les Britanniques s’intensifie et atteint son paroxysme, la frontière devient le théâtre d’affrontements sanglants. La petite ville de Mano Majra garde son calme jusqu’au jour où un train arrive inopinément du Pakistan chargé de dépouilles de sikhs et d’hindous. La petite ville devient alors un chaudron de violence et de haine. Pour son deuxième film, la réalisatrice indienne Pamela Rooks choisit d’adapter le roman du célèbre écrivain Khushwant Singh qui évoque avec humanité la tragédie de la partition.

Lundi 29 octobre à 12h15
Vents chauds (Garam hawa)

Fiction de M. S. Sathyu, 1973, 2h20’, VO ourdou STF, inédit
Nous sommes dans le viel Agra où une famille musulmane fabrique des chaussures depuis des générations. Halim, son frère Salim et leur famille ont toujours vécu paisiblement et en bon voisinage jusqu’à ce que les vents brûlants de la partition soufflent sur l’Inde et le Pakistan. Halim décide de partir au Pakistan nouvellement formé. Son frère Salim Mirza veut rester dans leur maison ancestrale, mais les tensions grandissantes et l’arrivée des réfugiés du Sind et du Punjab le poussent pourtant à quitter le pays. En chemin pour la gare, des manifestants appellent à l’intégration. Adaptation vibrante de sensibilité d’une nouvelle d’Ismat Chugtai, scénario du poète Kafi Azmi et Chaidi Zaidi, musique de Ustad Bahadur Khan, interprété par le grand Balraj Sahini dans le rôle de Salim Mirza, le film fut couronné par de nombreux prix dont celui pour l’intégration nationale en 1974.

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Mercredi 31 octobre à 12h15 et séance supplémentaire à 20h30
The Making of Mahatma

Fiction de Shyam Benegal, 1996, 2h25’, VO anglais STF, inédit
the_making_of_mahatmaCette reconstitution historique nous fait partager la vie de Mohandas Karamchand Gandhi qui après avoir étudié le droit en Angleterre se retrouve en Afrique du Sud colonisée par les Britanniques. Nous suivons les premiers pas du jeune avocat qui s’oppose à l’injustice et au racisme, se forgeant les armes de la désobéissance et de la non-violence. Nous assistons à la prise de conscience de l’avocat M. K. Gandhi et à sa transformation en Mahatma (Grande âme) plaçant Satyagraha (la Vérité) au centre de son combat pour conduire l’Inde vers son indépendance. Adaptation du roman de Fatima Meer, le film fut presque entièrement tourné en Afrique du Sud. Inédit en France il fut primé dans de nombreux festivals. L’image est signée Ashok Mehta, l’acteur Rajit Kapoor incarne Gandhi et Pallavi Joshi son épouse Kasturba.

Pour la séance de clôture de 20h30, l’entrée est libre dans la limite des places disponibles.

Cycle de films : Shonar Bangla

Mercredi 7 novembre à 12h15
La roue
Fiction de Morshedul Islam, 1993, 1h05’, VOSTF
la_roueUn village isolé du Bangladesh pendant la période des moissons. Deux charretiers se mettent en route à l’aube, ils transportent du riz. Ils sont arrêtés par un docteur qui leur confie le corps d’un jeune homme. On ne connaît que le nom de son village. Les charretiers parviennent au Bazar de Nabagram. Le corps n’est pas reconnu. Ils se dirigent alors vers le village le plus proche, Nabigram, que l’on confond souvent avec Nabagram. Les charretiers s’attachent peu à peu à cet homme qu’ils transportent. De village en village, ce corps n’est pas reconnu. N’étant pas sûr de la religion de cet homme, aucun villageois ne veut prendre le risque de l’enterrer...

Mercredi 14 novembre à 12h15
Mahasthan, cité oubliée du Bangladesh
Documentaire de Véronique Lhorme, 1999, 52’, CNRS
Une équipe d’archéologues français de la Maison de l’Orient méditerranéen, en collaboration avec des collègues du Bangladesh, entame sa sixième campagne de fouilles (février 1998) sur le site de Mahasthan au Bangladesh. Pendant plus de trois mois, ces chercheurs travaillent avec l’aide des villageois pour retracer l’histoire de cette antique capitale du Nord-Bengale, poste avancé du monde indien et haut lieu du bouddhisme, qui fut fondée au IIIème siècle avant notre ère. Au fil des campagnes, les archéologues ont inventé un système de référence, créant une grille stratigraphique du site et tentant de résoudre les problèmes de datation des objets, en particulier de la céramique. Les objets découverts enrichiront les collections du musée de Dhaka.

Vendredi 16 novembre à 12h15
Teardrops of Karnaphuli
Documentaire de Tanvir Mokammel, 2005, 1h, inédit
teardrops_of_karnaphuliLes "Chittagong Hill Tracts" sont situées au sud-ouest du Bangladesh, aux confins du Myanmar et de l’Inde. Douze tribus ethniques, appelées la "Jumma Nation", y vivent. Les Chakmas, Marmas, Chaks et Tanchangyas sont dans leur grande majorité de religion bouddhiste. Au début des années 60, la construction d’un barrage a chassé 100 000 d’entre eux de leur terre… Puis en 1979, le gouvernement facilita l’installation de Bangladais venus d’autres régions et des exactions furent commises contre les tribus ce qui déclencha un conflit armé qui se prolongea jusqu’en 1997.

Lundi 19 novembre à 12h15
Bangladesh : des rickshaws et des hommes
Documentaire d’Arnaud Mandagaran, 2000, 52’
Dhaka, capitale du Bangladesh, est la ville la plus densément peuplée du monde. Ancienne colonie britannique, elle est parcourue par des milliers de rickshaws, vélos taxis à trois roues abondamment décorés, symboles de l’époque coloniale. Les peintures qui les ornent racontent l’histoire du pays. Les autorités accusent leurs conducteurs, les Rickshawalah, de créer des embouteillages dans une circulation déjà chaotique. Qu’ils soient des travailleurs légaux ou pas, ces hommes n’ont pas le choix et pédalent chaque jour pour quelques pièces en transportant des charges dépassant souvent les 200 kg.

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Mercredi 21 novembre à 12h15
Dukhai
Fiction de Morshedul Islam, 1997, 2h08’, VOSTF
1970, au Bangladesh, Dukhai et sa famille perdent tous leurs biens dans l’effondrement des rives pendant une crue de la rivière. Ils trouvent refuge sur une bande de terre. Comme beaucoup d’autres, Dukhai vit une existence faite de plaisirs simples et d’amour pour sa famille. Un cyclone dévastateur s’abat, tuant des milliers de personnes et parmi elles tous les membres de sa famille. Mais la vie continue, il est désormais seul, luttant pour trouver de nouvelles raisons de vivre.

Mercredi 28 novembre à 12h15
Chittagong, dernière escale
Fiction de Léon Desclozeaux, 1999, 1h20’
Chittagong, Bangladesh : dernière escale de l’Alhambra. La mort dans l’âme, Paul, capitaine français, vient d’abandonner son cargo aux ferrailleurs de la mer. Sans bateau, sans équipage, sans avenir, il prend le train pour Dhaka, la capitale, où son chemin croise celui d’un petit garçon, Moti, et sa mère, Alima. Par instinct ou par fascination, Paul détourne sa route et suit Alima et Moti jusqu’au village de Rulipara.

Vendredi 30 novembre à 12h15
Carnet de route de Chittagong à Rulipara
Documentaire de Christophe Bidot, 1999, 52’
Making-of de Chittagong, dernière escale. C’est l’aventure du premier film tourné intégralement au Bangladesh par une équipe de production française. Tournage épique qui a traversé de terribles épreuves (maladies, autorisations de tournage monnayées, pluies diluviennes, inondations). Une malédiction qui a fait perdre 30 kg au metteur en scène qui a pourtant tenu bon…C’est aussi la découverte de lieux insolites ainsi qu’une rencontre intime avec le jeune comédien du film.

chittagong

Mercredi 5 décembre à 12h15
The river named Modhumati (Nadir naam Madhumati)
Fiction de Tanvir Mokammel, 1994, 2h, VOSTF, inédit
En 1971, pendant la guerre avec le Pakistan, dans un village près de la rivière Modhumati, Motaleb, mollah et chef local, collabore avec l’armée ennemie. Motaleb a épousé la femme de son frère décédé avec qui elle a eu un fils du nom de Bachchu qui va s’enrôler pour combattre l’armée pakistanaise. Son unité est déployée sur l’autre rive de la rivière Modhumati. Sachant que le beau-père de Bachchu est Motaleb, ses frères d’arme hésitent à mener une action. Un soir, Bachchu, déterminé à agir, traverse la rivière.

Vendredi 7 décembre à 12h15
Les Oubliés du Bangladesh

Documentaire d’Amirul Arham, 2000, 54’
Au Bangladesh, 300 000 réfugiés de la province indienne du Bihar, vivent dans des camps provisoires... depuis 27 ans. Victimes de la politique, privés de tout repère identitaire, linguistique, social, culturel, ils survivent dans un dénuement total et dans l’indifférence générale. Pourtant, ils continuent de croire en un jour meilleur. Si les anciens rêvent d’un improbable départ vers le Pakistan, les jeunes, nés au Bangladesh, souhaitent la citoyenneté bangladaise.

Mercredi 12 décembre à 12h15
La musique selon Deben Bhattacharya
Documentaire de Stéphane Jourdain, 2002, 52’
Depuis les années 1950, Deben Bhattacharya a passé sa vie sur les routes, à enregistrer de la musique dans des dizaines de pays. Il a accumulé plus de 800 heures d’enregistrement de musiques traditionnelles du monde (de Bénarès aux Saintes-Maries de la Mer, de Damas à Séville), 16 000 photographies, réalisé 23 films aux quatre coins de la planète, et publié une quinzaine d’ouvrages. Deben Bhattacharya retourne au Bangladesh, pays de ses origines. Chassé-croisé permanent entre les souvenirs et la réalité, entre le Nord et le Sud, entre l’anecdote et l’Histoire, ce documentaire retrace l’extraordinaire parcours de cet homme disparu en 2001.

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begumMercredi 19 décembre à 12h15 (2 films)
Begum

Documentaire de Ribon Khondokar, 2005, 28’, inédit
Histoire de "Begum", premier magazine féminin au Bangladesh et de Noorjahan Begum, son éditrice depuis 58 ans. Ce magazine initia une révolution silencieuse des femmes musulmanes bengalies en leur ouvrant une fenêtre sur le monde extérieur. Les femmes de la campagne, comme les citadines, commencèrent alors à participer à la société et même à y travailler.

Mohila, femme du Bangladesh
Documentaire de Marie-Emmanuelle Guidée, Joy Banerjee et Jean-Philippe Issel, 1995, 26’
Shandaya Roy est coordinatrice pour une ONG dans une des régions les plus traditionalistes du Bangladesh. Cette militante passionnée des droits de la femme lutte pour un changement du statut de la femme dans un contexte de développement global de la société bangladaise.

Vendredi 21 décembre à 12h15 (2 films)
Pour un dollar par jour

Documentaire de Patrick Benquet, 1996, 47’
Portrait rapproché de deux femmes qui ont travaillé ou qui travaillent pour la même firme. L’une, Marie-France, est française et vit en Vendée, l’autre, Rachida, est bangladaise et vit à Dhaka. Leurs vies ont été simultanément bouleversées : Marie-France a été licenciée de l’usine Newman qui est partie s’installer au Bangladesh, où, pour Rachida, ouvrière de cette entreprise, une nouvelle vie commence !

Bostrobalikara : garments girls of Bangladesh
Documentaire de Tanvir Mokammel, 2006, 1h’, inédit
Dans les rues de Dhaka il est un spectacle devenu quotidien : la parade des jeunes femmes qui vont et viennent des usines textiles. Environ deux millions de personnes travaillent dans ce secteur, le plus important économiquement au Bangladesh. Sur leurs épaules repose la vie de plusieurs millions d’autres…Aujourd’hui les ouvriers du textile prennent conscience de leurs conditions de travail et commencent à demander sécurité et salaires décents. Pour la première fois en juin 2006, ils se sont révoltés.

Mercredi 9 janvier à 12h15
Sand and water
Documentaire de Shaheen Dill-Riaz, 2002, 1h26’, inédit
"Le paradis mortel". C’est ainsi que les Bangladais ont baptisé ces îles minuscules au milieu du Jamuna, l’un des fleuves majeurs du Bangladesh. À la mousson, le fleuve inonde la plupart des îles, emportant au passage celles qu’il avait créées quelques années plus tôt, et fait émerger de nouvelles îles plus loin dans son lit. L’hiver venu, l’eau se retire complètement, transformant le paysage en désert et confrontant les habitants à la sécheresse. Une petite communauté de fermiers combat vaille que vaille les caprices de la nature.

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Vendredi 11 janvier à 12h15
Le banquier des humbles
Documentaire d’Amirul Arham, 2000, 52’
muhammed_yunusAu Bangladesh, Muhammed Yunus, économiste de renom, relève le défi de ne prêter qu’aux pauvres, sans préjugé économique ou politique. Il crée ainsi la première banque de micro-crédit, la Grameen Bank. Le principe est simple : permettre aux plus démunis, et en particulier aux femmes, d’accéder au capital pour financer leurs activités. Cette formidable révolution silencieuse touche des millions d’individus en réinventant durablement le rapport entre le banquier et ses usagers. Enquête sur un homme remarquable, récemment "Prix Nobel de la Paix", ce documentaire offre un message d’espoir : et si la pauvreté n’était plus une fatalité ?

Mercredi 16 janvier à 12h15
Les bateliers du Bengale

Documentaire de Christophe Bidot, 2004, 52’
Cap sur la région du Bengale, au fil de la descente du Brahmapoutre, pour découvrir des activités et des modes de vie d’un autre âge au sein de son immense delta. Première escale : les chantiers navals de Nagarbarhi, qui n’existent qu’en période de basses eaux, entre deux moussons. Les Indiens de la caste des Shoutradhar, spécialistes de la construction et de la réparation des bateaux en bois, s’y installent avec leurs outils rudimentaires, les échafaudages et appareils de levage étant fabriqués sur place à l’aide de bambous et de cordes. Deuxième étape : Dhaka, au cœur d’un trafic fluvial très intense, où les bateaux venant de différentes provinces approvisionnent cette ville de treize millions d’habitants. Puis, découverte de Doubla Char, un lieu qui réunit eau salée et eau douce au cœur d’un écosystème très riche.

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Mercredi 23 janvier à 12h15
L’eau du diable

Documentaire d’Amirul Arham, 2005, 52’
Au Bangladesh, 49 millions de personnes sont contaminées par l’arsenic contenu dans l’eau qu’elles consomment quotidiennement. Mal informés, abandonnés, rejetés, des gens meurent dans leurs villages dans l’indifférence générale. Face à cette catastrophe humanitaire, les réactions nationales et internationales s’avèrent désespérément inefficaces, freinées par la bureaucratie, la corruption, le manque de compétences et de professionnalisme. À travers les témoignages d’Asma et de Najma, deux jeunes filles contaminées, et de Jamal, un scientifique luttant contre ce fléau, ce film souhaite contribuer à informer les populations et à préserver l’avenir de notre pays à tous, la Terre.

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Vendredi 25 janvier à 12h15
Les pêcheurs de Sundarbans

Documentaire d’Arnaud Mandagaran, 2000, 52’
Au cœur de la plus grande mangrove du monde émerge "la belle forêt", en bengali "Sundarbans". Les pêcheurs qui y vivent perpétuent une ingénieuse technique de pêche. Dans une cage située à l’avant du bateau, ils embarquent des loutres domestiquées. Là, elles attendent que les hommes les lâchent dans l’eau. Mues par leur instinct, elles rabattent alors les poissons vers les filets. Pour l’homme les belles prises, pour elles les petits poissons. Pendant ce temps, les femmes recueillent des alevins de crevette qu’elles vendent ensuite aux fermes d’élevage.

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Où ?
Auditorium Guimet
6 place d’Iéna - 75016 Paris
www.museeguimet.fr
Metro : Boissière ou Iéna

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Combien ?
Film plein tarif : 4 €
Film (visiteurs du musée et exonérés) : gratuit
Abonnement à un cycle de films : 25 €
Conférence : gratuit