C'est encore à la vigileance de Mounir Nassor (myindias.blogspot.com) que nous devons de pouvoir mettre en ligne cet excellent reportage d'Arte sur les Bishnoïs du Rajasthan, une communauté née il y 5 siècles de 29 préceptes qui régissent une vie sociale basée sur le respect de la vie, des arbres, de la propreté et du respect de valeurs fondamentales d'intégrité morale...


Le désert du Thar dans le nord-ouest de l'Inde : dès l'aube, Ramnivas Budhnagar accomplit un rituel, en allant déposer de l'eau et de la nourriture pour les animaux sauvages. Son fils Mahaver l'accompagne, car un jour, c'est lui qui prendra la relève. La famille de Ramnisvas appartient à la communauté des Bishnoï. Le terme Bishnoï, de " bish ", vingt et " noï ", neuf, soit " 29 ", est dérivé des 29 préceptes édictés par Lord Jambeshvar il y a un demi-millénaire. A l'époque, des conflits entre hindous et musulmans secouaient le pays, qui menaçait aussi de se disloquer à cause des rivalités intercastes. Jambeshvar était convaincu que la seule issue possible, était de parvenir à un respect absolu de la vie sous toutes ses formes. Il avait donc édicté 29 règles qui portent tout autant sur l'hygiène quotidienne que sur le langage, le mode d'alimentation, la compassion et le pardon. Elles vont de "Ne tue jamais un animal", "Protège les animaux sauvages, car eux aussi jouent un rôle dans l'équilibre de la nature" à "Ne mens pas" et " N'abats pas les arbres". Depuis 500 ans, les Bishnoïs sont respectueux de la nature ; ce sont donc les premiers défenseurs de l'environnement en quelque sorte. Aujourd'hui encore, ils essaient de rester fidèles à leurs idéaux, en dépit de la mondialisation qui laisse peu de place à l'individu et aux modes de vie immuables. Les jeunes Bishnoï émigrent dans les villes. Les autres, ceux qui restent, continuent de se battre pour les droits des animaux ; ils soignent des gazelles blessées, en les mettant à l'abri dans leurs temples. Pourtant, ils ont discerné les signes des temps, à l'instar de Ramnisvas. Ce dernier se sert depuis longtemps de moyens de communication modernes comme le téléphone portable, et il organise des manifestations relayées le lendemain dans les journaux. Mais cela suffira-t-il à porter haut le combat des Bishnoï et à assurer leur survie ?