Une exposition qui intervient concurremment à la réouverture de la Maison de la Photographie, après un an et demi de travaux et qui intègre la programmation de lille3000. A travers une sélection d’œuvres de 28 artistes, Laura Serani, commissaire de l’exposition, nous propose un panorama original de l’Inde entre tradition et modernité. Une sélection de plus de 160 images, issues de différentes collections publiques ou privées, tente de donner un aperçu des multiples regards photographiques portés sur la culture indienne. De Federico Peliti dans la seconde moitié du XIXe siècle à Virginie Terrasse et sa série sur les Sikhs à Bobigny en passant par Tomasz Gudzowaty avec les lutteurs du Karnataka, elle confronte constructions classiques et écritures contemporaines...
Présentation
Comment résister à la fascination pour l’Inde qui nourrit depuis des siècles l’imaginaire occidental ? Idéal colonial nourrit des stéréotypes orientalistes, emblème du spirituel et de l’irrationnel, son aura traverse le temps et les frontières. Par-delà la légende, le pays reste néanmoins aujourd’hui encore très complexe et paradoxal. Étendu comme un continent, peuplé par plus d’un milliard d’habitants, il est à la fois la terre des déserts et celle des mégapoles, le lieu de recherche de la vérité autant que celui de la culture du mystère. L’Inde avance ainsi à toute vitesse, en gardant un équilibre entre tradition et modernité, au milieu du drame de la surpopulation, des confl its ethniques ou du non-respect des femmes. L’exposition "Indianscope” se propose d’explorer la nature prismatique de l’univers indien, source d’inspiration ou terrain inépuisable d’investigations, sans cesse parcouru par des photographes qui nécessairement l’interprètent et en offrent une restitution subjective.
La photographie a beaucoup contribué aux représentations de ce pays du sacré et des légendes non sans participer d’ailleurs de l’élaboration de ses mythes. En témoignent les images de F. Peliti, amateur photographe italien de la seconde moitié du XIXe siècle, qui révèlent le regard impérialiste porté sur le nouveau territoire anglais et témoignent dans le même temps de l’utopie documentaire caractéristique de la démarche photographique de l’époque. Le premier ouvrage des anglais Thomas et William Daniell illustré d’aquatintes réalisées à partir de la camera obscura entre dans la catégorie des albums de vues qui infl uencèrent également la vision. La restitution photographique contemporaine qu’en propose Antonio Martinelli permet aujourd’hui de prendre (ou non) la mesure des transformations intervenues dans les lieux. En dehors de ces “ réalités indiennes ”, “ Indianscope ” tente également d’interroger la multiplicité du langage photographique. Dans ce sens la présence des images magistrales d’Henri Cartier Bresson, fi gure clé de l’histoire de la photographie, est fondamentale et transitoire. Une partie importante des œuvres de l’exposition provient aussi de l’incontournable collection de la Maison européenne de la Photographie. Elle offre un panorama de la “ vision humaniste ” de l’Inde à travers notamment les clichés d’Édouard Boubat, de Marc Riboud, de Sabine Weiss, témoignant avec légèreté d’une respectueuse découverte de l’altérité. Refl étant beaucoup le faste des cérémonies, la grâce des expressions de la spiritualité ou de l’explosion de vie, les photographies se font ensuite les témoins de phénomènes de société. Le photojournalisme inaugure la voie du reportage construit et parfois aussi plus dramatique (Franck Horvat, Martine Franck, Sebastiao Salgado, Bernard-Pierre Wolff, Marie-Laure de Decker et Pierre de Fenoÿl). Une place particulière est alors réservée au travail de Raghu Rai, photographe indien parmi les plus connus qui a couvert, de l’intérieur, l’actualité et les événements majeurs depuis 1965. En contrepoint de son regard intervient celui des “presque indiens” Roland et Sabrina Michaud qui pendant plus de quarante ans ont parcouru le pays. L’Inde rituelle, sacrée et quotidienne devient sujet.
Dans ce sens également, on approche avec Tomasz Gudzowaty et Judit Berekai un autre aspect important de la culture indienne, celui de la culture physique et des arts martiaux. Les images de Sergey Maximishin, clôturant ce voyage dans le quotidien, offrent quant à elles un close up sur le monde du travail et de la vie de la rue. Mais si l’Inde préoccupe la photographie documentaire, elle exerce aussi son magnétisme sur la photographie subjective (Carl De Keyzer, Bernard Descamps, Alex Majoli, Paolo Pellegrin, Martin Parr et Max Pam). Une autre photographie s’y impose davantage tournée vers les questionnements personnels, en quête de langages plus intimistes, à l’instar d’une époque qui suscite des réponses plus individuelles que collectives. Le photographe n’est plus seulement témoin, il affleure dans les images, il se raconte en même temps qu’il raconte. Parmi ces sensibilités, représentatives de nouveaux langages de la photographie, Pentti Sammallahti, Kristoffer Albrecht et Felicia Murray offrent une vision de l’Inde extrêmement poétique et hors du temps, refl et de mondes intérieurs autant que résultat de regards posés sur le réel. L’imagerie indienne n’en est pas pour autant atteinte et on la retrouve à travers les majestueuses représentations du cinéma de Bollywood de Géraldine Langlois ou des portraits peints sur les rideaux en fer photographiés par Marie Accomiato. Comme un ultime témoignage de la nature paradoxale de l’Inde, le voyage proposé par Indianscope se termine alors à Bobigny. Bobigny, où une importante communauté Sikh s’est réfugiée dans les années 80 à la suite des persécutions indiennes et qu’a photographiée Virginie Terrasse.
La Maison de la Photographie Nord – Pas de Calais
Lieu de rencontre autour de l’art visuel, accueille tout au long de l’année des expositions, des débats, des événements, et se veut être un véritable support pour la diffusion artistique sur le territoire et la création régionale. Ainsi, au delà des ateliers développés auprès du public jeune et en milieu scolaire, la Maison de la Photographie Nord – Pas de Calais présente régulièrement les travaux d’artistes contemporains, confie des commandes à des jeunes photographes, développe une programmation de projections et de rencontres, et participe aux grands moments culturels de la Région, comme lille3000 ou la Capitale Régionale de la Culture. Par ailleurs, la Maison organise le Festival Transphotographiques, qui depuis plus de 5 ans propose une sélection thématique de plus de soixante expositions pendant un mois sur l’Euro-région. Les Transphotographiques ont pris une part reconnue dans le paysage photographique international et veulent confi rmer ce rendez-vous comme un moment incontournable de découverte et de dialogue, qui valorise le territoire, à la fois en présentant les travaux de ses artistes et aussi en accueillant les plus grands noms de la photographie contemporaine. Aujourd’hui, la Maison de la Photographie Nord – Pas de Calais participe tout naturellement à lille3000, un événement important de la vie culturelle, en proposant une exposition originale sur la thématique de l’Inde.
Laura serani, commissaire
Après des études de Lettre modernes, histoire et philosophie à l’Université de Rome et Paris, Laura Serani s’est établie à Paris, et vit et travaille actuellement entre la France et l’Italie. Commissaire indépendante et conseillère pour la photographie et la vidéo, Laura Serani est aussi Directrice de la collection « Le Cercle photographique » aux éditions Cercle d’art à Paris. Directrice artistique de projets à échelle internationale, elle collabore régulièrement avec les principaux festivals et institutions et publie articles et catalogues, parmi lesquels La photographie entre histoire et poésie Ed. Mazzotta, 2002. Directrice des Galeries photo et de l’audiovisuel à la Fnac en France et à l’international de 1985 à 2005, elle est notamment à l’origine de sa collection photographique.
Les photographes
Marie Accomiato
Marie Accomiato est née à Alger en 1959 et vit à Paris. Formée au tirage noir et blanc, elle poursuit simultanément une recherche photographique personnelle. Ses images sont régulièrement publiées dans la presse et l’édition. Depuis plus de 10 ans, elle sillonne les routes indiennes et travaille sur les rituels religieux. Elle a exposé ses travaux en Inde, notamment à Bangalore, Hyderabad, Pondichery, Bombay et Madras.
Kristoffer Albrecht
Né en 1961 à Helsinki. Diplômé de l’Université des arts et du design d’Helsinki. Elève de P. Sammallahti, il a récemment exposé au palais des Académies à Bruxelles et au Konschthaus beim Engel au Luxembourg. Il a publié Prima Vista (Immagini Fiorentini, 2005) et Corso en 2006. Ses œuvres intègrent les collections du Museum for Photographic Art d’Helsinki, du Museum of Modern Art de Stockholm, du Pushkin Museum de Moscou, de la Bibliothèque Nationale de France et du Metropolitan Museum of Art de New York. Kristoffer Albrecht est représenté à Paris par la galerie Camera Obscura.
Édouard Boubat (1923-1999)
Né à Paris en 1923, il est reporter de 1951 à 1967 pour la revue Réalités, dirigée par Albert Gilou. Il réalise plusieurs reportages en Afrique, en Europe et Amérique du Sud et effectue son premier voyage en Inde (Poona) en 1962. Il rejoint l’agence Rapho dès la fi n des années 40. Il séjourne à nouveau en Inde en 1964 (Inde du Centre), 1968 (Kerala), 1971 (Madras), 1973 (Népal) et 1974 (Bodgaya, fêtes tibétaines Inde du Nord). En 1971, une partie des reportages qu’il a effectués à Poona, Kerala et Madras, L’Inde d’Edouard Boubat, sont exposés dans la galerie parisienne Rencontre. Marguerite Duras lui propose alors de collaborer au film India song (1974).
Henri Cartier-Bresson (1908-2004)
Né en 1908 à Chanteloup, en Seine-et-Marne, élève du peintre André Lothe avant-guerre, Henri Cartier-Bresson est co-fondateur de l’agence Magnum en 1947. En 2000, il fonde avec son épouse Martine Franck la Fondation Henri Cartier-Bresson, reconnue d’utilité publique en 2002 et officiellement inaugurée en 2003. Il décède l’année suivante à l’âge de 95 ans. Il voyage en Orient de 1948 à 1951 et sera notamment le témoin de la mort de Ghandi en Inde. Pendant les années 50 et 60, il effectue des reportages en Chine, à Cuba, au Mexique. En 1966, il vit en Inde où il retournera en 1980.
Marie-Laure De Decker
Marie-Laure De Decker en née en 1947. Le festival international du photojournalisme de Perpignan, «Visa pour l’Image», lui a consacré une rétrospective en 2006. Elle commence la photographie en 1967. De 1969 à 1972, elle photographie le Vietnam pour Newsweek,
puis rejoint l’agence Gamma à partir de 1973. Elle a effectué de nombreux reportages au Tchad, en Afrique du Sud, au Chili puis s’est consacrée à la photographie de mode et de publicité. Elle effectue un reportage en Inde en 1998.
Bernard Descamps
Bernard Descamps est membre fondateur de l’agence Vu et est représenté par la galerie Camera Obscura, Paris. Jean-Claude Lemagny réalise sa première grande exposition personnelle à la Bibliothèque nationale de Paris en 1975 et Alan Porter publie ses premières images dans Camera (Suisse) en 1974. Depuis il a réalisé une centaine d’expositions personnelles dans le monde et participé à une centaine d’expositions collectives. Il a publié récemment Neige (Editions Les Imaginayres, 2001) et Evening land avec un
texte de Dominique Sampiero (Editions Filigranes, 2002). Il prépare actuellement Le temps qu’il fait : « Silences, lieux sacrés de l’Inde du sud ».
Pierre de Fenoÿl (1945-1987)
Né en 1945, ancien archiviste d’Henri Cartier-Bresson (1969), puis de l’agence Magnum (1970), il fonde la galerie Rencontre avec Charles-Henri Favrod. En 1975, de retour des Etats-Unis, il crée la Fondation Nationale de la Photographie, puis devient responsable de la photographie au centre Pompidou. Ce n’est qu’en 1982 qu’il commence véritablement sa carrière de photographe. Il voyage en Toscane et en Egypte (1984, Beaubourg), puis devient photographe de la mission de la Datar (1984). Il effectue un voyage en Inde du sud en 1969 dont il rapporte une série de photographies personnelles.
Martine Franck
Martine Franck est née à Anvers en 1938. Elle grandit aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne puis étudie à Madrid et à l’Ecole du Louvre (1963). D’abord photographe indépendante, elle travaille pour Life, New York times, Vogue, etc. puis crée l’agence VIVA en 1972. Elle est membre de l’agence Magnum depuis 1980. Certaines de ses œuvres sont conservées à la Bibliothèque nationale, au Musée Nicéphore Niepce et au Musée d’art moderne de New York. Elle a récemment publié Fables (Actes Sud, 2004). Elle effectue en 1963 un voyage en Chine, au Japon et en Inde où elle réalise ses premières photographies.
Tomasz Gudzowaty et Judit Berekai
Né en 1971 à Varsovie, Tomasz Gudzowaty est membre de l’agence de presse Polish et de l’Association internationale de la presse sportive. Il est représenté par Yours photography et par l’agence Focus. Il a publié Croisement de Paradis (2004) et Les naufragés (2005). En 2005, il a effectué avec Judit Berekai un reportage sur le Nada Kusti, lutte traditionnelle de l’Inde du sud. Judit Berekai est née en Hongrie. Elle a remporté en 2006 avec Tomasz Gudzowaty le 3ème prix dans la catégorie reportages de sports du concours World Press Photo pour leur reportage sur le Nada Kusti. Judit Berekai, qui a développé le goût du voyage très jeune, est particulièrement attirée par l’extrême Orient sur lequel son travail de photojournaliste s’est centré.
Franck Horvat
Né en 1928 à Abbazia (Italie), Franck Horvat vit à Paris depuis 1955. Il est célèbre pour ses photographies de mode qu’il fait paraître dans les années 50 dans les plus grandes revues (Jardin des modes, Harpeer’s bazaar, Vogue, etc.). Son œuvre est extrêment variée : reportages, portraits, nus, mode, paysages. Au début des années 1990, il se tourne vers la photographie de sculpture photographiant notamment celle de Degas (Imprimerie nationale, 1991), et, plus récemment, celle de Robert Couturier (Gallimard, 2005). Par ailleurs, il mène de nombreux projets personnels : Vraies Semblances, Métamorphoses d’Ovide, Le Bestiaire, Histoire de la mode au musée Galliera, etc. Franck Horvat voyage en Inde et au Pakistan comme photographe indépendant de 1952 à 1953. Immergés dans la réalité indienne, ses reportages sont alors publiés dans Life, Match et Picture Post.
Carl de Keyzer
Né à Courtrai en 1958, Carl de Keyzer vit et travaille à Gand. De 1982 à 1989, il enseigne la photographie à l’Ecole Royale des Beaux-arts de Gand, puis intégre l’agence Magnum en 1994. Ses photographies sont parues dans Independant magazine, Life magazine, Telegraph magazine, The Guardian, etc. Il a publié Zona – siberian prisons camps chez Trolley à Londres (2003) et Tableaux d’histoire, Centro de arte, Salamanca, Espagne en 2001. Ses œuvres sont conservées au SMAK (Gand) et au Musées de la photographie d’Anvers et de Charleroi.
Géraldine Langlois
Née en Belgique en 1966, diplômée de l’Ecole de Photographie de la Ville de Bruxelles, Géraldine Langlois vit et travaille entre Barcelone et sa ville natale. Elle a présenté ses photographies aux Nations-Unies à New York, la Maison de l’Unesco ou encore le Centre Pompidou à l’occasion de la Rétrospective «Vous avez dit Bollywood ». Dernièrement, elle a publié L’Essence du cinéma indien (Initial Editions à Bruxelles, 2004). Géraldine Langlois a photographié l’Inde à plusieurs reprises depuis 1992.
Alex Majoli
Alex Majoli est né en 1971 à Ravenne (Italie) et vit entre New York et Milan. Il rejoint Magnum Photos en 1996. Il en est membre à part entière depuis 2001. Il est l’un des auteurs de l’exposition de « off broadway ». Il a publié Leros chez Trolley/Phaidon en 2002 et One Vote (Filigranes Edition, 2004).
Antonio Martinelli
Diplômé d’Architecture de l’université de Venise, Antonio Martinelli a longuement travaillé en Inde et publié de nombreux ouvrages sur l’architecure et la géographie, notamment : Kanch Mandir : le temple des miroirs (FMR - Éditions du Chêne, 1979), L’Inde hier et aujourd’hui, (Édition Belfond, 1985), avec George Michell, Voyage en Inde : deux cents ans de patrimoine architectural et topographique en Inde (Citadelles & Mazenod, 1998), Le Palais du Rajasthan (Citadelles & Mazenod, 2005). Passionné par le travail de Thomas et William Daniell, oncle et neveu, voyageurs anglais qui sillonnèrent l’Inde entre 1786 et 1794, A. Martinelli est parti sur leurs traces pour photographier les lieux qu’ils avaient immortalisés. Leurs aquatintes réalisées à partir d’une camera obscura (villes, palais, forteresses, temples, sites naturels) avaient été publiées en six volumes (144 planches) sous le titre Oriental Scenery et contribuèrent largement à la découverte de l’art indien à cette époque. Deux siècles plus tard, A. Martinelli reconstitue leur itinéraire et réalise quatre campagnes photographiques entre 1995 et 1997.
Sergey Maximishin
Sergey Maximishin est né en 1964 et vit à St Pétersbourg. Il travaille depuis 2003 pour l’agence allemande Focus. Ses photographies sont régulièrement publiées par la presse internationale. Il est représenté par la galerie Russianartroom à Paris. Après son service militaire comme photographe au sein du Groupe de Force Militaire Soviétique à Cuba de 1985 à 1987, il travaille dans le laboratoire d’expertise scientifi que et technique au sein du Musée de l’Hermitage. Après des études de photojournalisme à l’université de Saint Pétersbourg, il fut photographe permanent du journal Izvestiai de 1999 à 2000 et a plusieurs fois remporté le Concours Russia Press Photo ainsi que le World Press Photo.
Roland et Sabrina Michaud
Roland Michaud est né en 1930 à Clermont-Ferrand. Il est accompagné depuis 1958 de son épouse et collaboratrice, Sabrina, née en 1938 à Rabat au Maroc. Grands voyageurs, membres de l’agence Rapho depuis 1968, ils ont constitué au fi l du temps une collection photographique sur les cultures orientales, l’Islam, l’Inde et la Chine. Après une premier ouvrage L’Inde des 1001 nuits, ils publient en 2003 Voyage des Indes à l’Imprimerie Nationale accompagné d’une exposition à la Maison des Indes, puis le livre Des dieux et des hommes : la danse cosmique de l’Inde aux Editions du Chêne (2006).
Félicia Murray
Félicia Murray est née à New York. Après plusieurs expositions personnelles aux Etats-Unis, elle est invitée en 2005 à la 7ème édition de l’International fototage Mannheim/Ludwigshafen en Allemagne en juin 2005 pour montrer India Night Work. Le principal objet de son
travail est la photographie nocturne.
Max Pam
«J’avais été tellement secoué par mon expérience que j’en voulais encore. Il fallait que j’y retourne pour comprendre ce qu’y m’était arrivé la première fois. Je suis reparti en Inde en janvier, au Kerala. Et je continue à y retourner, toujours pour tenter de comprendre ce qui m’a tant interpellé la première fois... J’en suis à mon quatorzième ou quinzième voyage là-bas. Je ne m’en lasse pas.» Photographe, grand voyageur et conteur, Max Pam est né en Australie en 1949. A 20 ans, en pleine période hippie, il abandonne tout pour un voyage en coccinelle entre Calcutta et Londres. Pendant les décennies suivantes, il traverse l’Inde, le Pakistan, marche sur les hauteurs du Népal, déambule dans Bombay. Il navigue ainsi entre l’Australie et l’Asie, alternant petits boulots et voyages photographiques. En 1992, il édite Going east, journal autobiographique écrit et visuel condensé de ses vingt années de voyage où l’image photographique est mise en relation avec le texte et d’autres documents anecdotiques (croquis, collages, cartes routières, coupures de presse...).
Martin Parr
Né à Epsom en Grande-Bretagne en 1952, M. Parr acquiert une réputation internationale pour la qualité novatrice de ses images et pour son approche originale documentaire sociologique. Il rejoint l’agence Magnum en 1994. Il a publié Bored Couples (1993), Small world (1995) sur le tourisme de masse et Common Sense (1999). Val Williams est l’auteur d’une monographie consacrée à son travail publiée chez Phaidon et Magnum Photos. Il lui a organisée une exposition rétrospective itinérante (2002) présentée notamment à la Maison Européenne de la Photographie à Paris (2005). En 2004, il devient Professeur de Photographie à l’Université de Wales Newport. La même année, il est commissaire invité des Rencontres Internationales de la Photographie d’Arles. Il vient d’achever Fashion Magazine édité par Magnum Photos.
Federico Peliti (1844-1914)
Federico Peliti est né près de Turin. Il voyage en Inde en 1868. Il fut sculpteur et photographe amateur. Une grande partie de sa production est aujourd’hui conservée à la Calcografi a Nazionale de Roma. Après un diplôme de sculpteur à l’Académie de Beaux Arts de Turin, son intérêt pour l’architecture et les techniques ornementales l’amène à exercer ses capacités dans le domaine de l’art culinaire au temps où la renommée des chefs et des maîtres pâtissiers turinois, avait, depuis déjà un siècle, conquis les cours royales européennes. Gagnant du concours lancé par Lord Mayo, vice-roi des Indes britanniques, sa passion le conduit à Calcutta en tant que maître pâtissier à la Government House, avant de fonder sa propre activité : pâtisseries et « catering » de luxe, au service de gouverneurs et maharadjas. Témoin privilégié du monde de l’Inde coloniale, il produit des images marquées par la volonté de documentation historique, témoignant notamment des richesses naturelles et architecturales ainsi que du mode de vie des populations locales. Son œuvre rappelle aussi le rôle joué par la photographie dans la découverte de ce monde alors si loin et divers.
Paolo Pellegrin
Paolo Pellegrin est né à Rome en 1964. Il obtient plusieurs fois le premier prix du World Press photo en 1995, 2000 et 2005. Photographe de Newsweek depuis 2000, ancien membre de l’agence Vu, il est membre de l’agence Magnum depuis 2003. Il a publié Children (Sinnos, 1997) et Cambogia (Motta, 1998), Kukes (SSU, 1999), L’Au-de-là est là (Le point du jour, 2000) et Kosovo: The Flight of Reason ( 2002).
Raghu Rai
Photographe indien et membre de l’agence Magnum, Raghu Rai, né en 1942, vit et travaille à Delhi. Il commence sa carrière en 1965. De 1982 à 1992, il est directeur de la photographie du magazine India Today et de 1990 à 1997, il est membre du jury du World Press Photo. Son pays natal est le principal sujet de ses œuvres, de ses principaux reportages et ouvrages. Il porte sur son pays une vision optimiste et une profonde connaissance de la vie spirituelle jusqu’à son arrivée à Bhopal après la fuite de gaz de l’usine d’Union Carbide. A son retour à Delhi, il publie sa photographie aujourd’hui célèbre «Enterrement d’un enfant inconnu». Il a récemment publié Portrait of a Corporate Crime (Greenpeace international, Amsterdam, 2002) sur la catastrophe de Bhopal, Mère Térésa (La Martinière, 2004) et Calcutta (Harry Abrams, 2005).
Marc Riboud
Né en 1923 à Lyon, Marc Riboud arrive à Paris en 1952. Dès l’année suivante sa photographie du peintre « voltigeur » sur la Tour Eiffel amorce sa carrière. Elle est publiée dans Life, puis lui permet de rejoindre l’agence Magnum où il rencontre Robert Capa et Henri Cartier-Bresson. Après un long séjour à Londres de 1952 à 1954, nourri des souvenirs de voyage de son père et de son grand- père, il part en Inde en 1955 pour un séjour d’un an, puis y retourne en 1971 et 1985. M. Riboud vit et travaille à Paris.
Sebastião Salgado
Brésilien, formé à l’économie (1964-1967) et ancien fonctionnaire du ministère des fi nances à São Paulo (1968-1969), Sebastião Salgado travaille à Londres de 1971 à 1973 pour l’Organisation Internationale du Café. En 1974, il rejoint l’agence Sygma, puis l’agence Gamma en 1975 et enfin l’agence Magnum de 1979 à 1993. L’année suivante, il crée sa propre agence Amazonas images avec sa femme. Il a récemment publié Les Enfants de l’exode (2000), L’Eradication de la polio (2003).
Pentti Samallahti
Photographe fi nlandais, Pentti Samallahti est né en 1950 à Helsinki. Il est représenté à Paris par la galerie Camera Obscura. Il enseigne la photographie à l’Ecole supérieure des arts et du design d’Helsinki dont il a été nommé docteur honoraire en 2001. Passionné par le livre et les techniques de reproductions, il a conçu et publié plus de quarante livres et portfolios classés en opus. Il a publié récemment Le Poète du froid, de la neige et des grands espaces. Un ouvrage de la célèbre collection Photopoche lui a récemment été consacré (n°103).
Virginie Terrasse
Virginie Terrasse est née en 1976 et vit à Paris. Tireuse professionnelle en laboratoire, elle devient professeur de Photographie et enseignante de technique numérique et argentique à l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris. Elle a initié en parallèle à sa démarche photographique un travail autour de la direction artistique. Membre du collectif Territoires de fi ctions, Virginie Terrasse a notamment exposé durant les Rencontres internationales de la photographie d’Arles 2006. Pour «Indianscope», elle présentera «Bobigny, terre de Sikhs».
Sabine Weiss
Sabine Weiss est née en Suisse en 1924. Elle étudie la photographie à Genève chez Boissonnas. En 1946, elle s’installe à Paris et devient l’assistante de Willy Maywald. En 50 ans, elle a sillonné l’ensemble de l’Europe, de l’Asie, de l’Afrique et de l’Amérique comme photo-journaliste. Membre de l’agence Rapho, «photographe humaniste », Sabine Weiss consacre sa vie à montrer sa vision du monde et des hommes, loin des travaux de commande pour la presse et la publicité.
Bernard-Pierre Wolff
Né en France en 1930, Bernard-Pierre Wolff s’installe à New York en 1958. Il visite le Sud de l’Europe (Portugal, Espagne, Italie France) en 1977 et publie les photographies de ses voyages dans The New York Times, Herald Tribune, Modern Photography ainsi que dans son premier livre, Friends and Friends of Friends (1978). Après un premier voyage en 1958, Bernard-Pierre Wolff visite à nouveau l’Inde en 1975 et 1980 et réalise sa seconde monographie, En Inde, parue en 1982. Il fait paraître son dernier ouvrage New York Macadam l’année suivante puis voyage au Japon, à Paris, Londres et en Afrique (1983-1984). Rentré à New York avec le projet de réaliser un ouvrage de photographies en couleur, il meurt du SIDA en janvier 1985.
Lieu
Maison de la Photographie NPdC
18 rue de Frémy - 59000 Lille Fives
Plan d'accès
En voiture : En venant de l’autoroute (Paris, Dunkerque...), prendre direction Lille-Centre, puis la sortie 2b (Lille-Fives). Au 2ème feu, prendre le pont à droite. Après le 2ème feu, prendre la deuxième rue à droite (rue de Frémy).
En métro : Station Fives. Vous êtes rue Pierre Legrand, remonter la rue vers Lille (Grand Palais). La rue Frémy est une perpendiculaire sur la gauche (avant dernière rue avant de passer sous le pont)