Les bidonvilles semblent être la seule réponse urbanistique à des populations en perpétuelle expansion, et génèrent des problématiques en terme de santé publique et de société qui nécessitent une réflexion à laquelle chercheurs, étudiants, doctorants, experts et associations sont conviés par SAID (Slums Actions in Delhi) dans le cadre d'un débat avec déjeuner le 21 novembre de 10h30 à 15h30...
C’est dit et redit, écrit et réécrit, l’humanité vit une étape importante de son histoire : une personne sur deux habite en milieu urbain. Cette croissance urbaine notamment celle des villes du Sud, qualifiée souvent de "démesurée", engendre bien des inquiétudes. Certains dénoncent encore l’explosion, la macrocéphalie et l’hypertrophie de la ville du Sud et se soucient d’une croissance urbaine qui parait sans corrélation avec le développement économique. D’autres crient à la "Bidonvillisation de la planète", pour reprendre le titre de l’ouvrage de B. Granotier (1980) ou même plus récemment l’article Alerte aux bidonvilles (D. Mataillet , revue Jeune Afrique, 13 août 2006) et le désormais incontournable livre de M. Devis La planète des bidonvilles (2006).
Dans son dernier opus, l’auteur américain Mike Devis, publie un tableau apocalyptique de ce qui nous attend, si nous n’y prenons garde : "la ville de demain ressemblera à un immense bidonville sans aucune structure où la pauvreté, la maladie, la violence, l’absence de droits et l’économie informelle deviendront la norme". Ainsi l'appréhension générale est que l'explosion urbaine ne réduise les agglomérations du Sud à n'être que de vastes rassemblements de bidonvillede bidonvilles. D’après le constat dressé à l'ouverture de la 20ème session du Conseil d'administration de ONU-Habitat (programme des Nations unies pour les établissements humains) à Nairobi (Kenya), le nombre d'occupants des bidonvilles a augmenté de 50 millions depuis 2003. Et si rien n'est fait pour enrayer la tendance, d'ici à 2050, la population des bidonvilles pourrait tripler pour atteindre 3 milliards d’habitants.
Photo aérienne comparée (altitude 720m pour les 2 clichés) entre le bidonville de Tondo (Manille Philippines) et une zone pavillonnaire de la banlieue parisienne
Cependant comme le rappellent d’autres auteurs, dont Cadene P. (2000), il est toutefois important de noter, à propos de la pauvreté urbaine, que les villes du Sud, offrent aux familles issues de l’exode urbaine, des conditions de vie souvent moins dramatiques ou moins pénibles que celles qu’elles connaissaient dans les villages d’où elles sont originaires (même si elles émigrent dans un bidonville). L’article de Schwartzbrod A., L’avenir du développement réside dans les bidonvilles (Libération, vendredi 29 juin 2007) donne le ton de cette tendance à penser le bidonville comme un espace productif et une solution aux problèmes de logement. Point de vu défendu par A. Durand-Lasserve, qui affirme, depuis plus d’une vingtaine d’année, la thèse que ces filières populaires informelles d’accès au sol et de production du logement constituent la réponse la mieux adaptée à la situation socio-économique de la majorité des citadins du Tiers-monde. D’ailleurs très récemment, l’UNFPA (Fonds des Nations unies pour la population) a soutenu que bien que la rapidité et l’ampleur de cette croissance urbaine exigent une "révolution dans les modes de pensée», elles représentent aussi, peut-être, une incroyable opportunité". Notamment par le biais des réseaux associatifs qui y sont très dynamiques et qui prennent, en quelque sorte, la relève de l’État qui n’y est pas ou peu présent.
Intérêt de cette rencontre
Rassembler chercheurs, étudiants, doctorants, experts et associations qui s’intéressent et travaillent sur la question des bidonvilles (toutes aires culturelles confondues) afin de discuter et débattre sur cette forme d’habitat. L’idée de ce premier rendez-vous est de voir au-delà des clichés misérabilistes (ou ultra "positivistes") et s’intéresser, plutôt, aux actions locales par engagées par les bidonvillois eux-mêmes et/ou le reste de la société civile (ONG, organisations religieuses…) et d’étayer par des exemples du "Sud" et du "Nord" (Portugal, France, Inde, Maroc, Afrique du Sud, etc.) la diversité de ce type d’habitat.
Etudes de cas programmées pour cette journée :
• Les favellas au Brésil par Raphael Soares, doctorant SEDET (soutenance de thèse le 29 novembre au Laboratoire SEDET : "La construction historique d’un objet juridique : les favelas de Rio de Janeiro de la fin du 19e siècle à nos jours").
• Les bidonvilles en Inde, Delhi "délocalise" ses bidonvilles mais les habitants se battent, par Linda Bouifrou, doctorante SEDET.
• Les camps de réfugiés en Palestine, des bidonvilles de fait ? par May Maalouf, doctorante SEDET.
Nous attendons vos propositions de communication et vos intentions de présence pour organiser au mieux cette journée qui se veut sur un ton assez informel mais riche d’échanges.
D’ici et d’ailleurs, d’hier et d’aujourd’hui.
Expériences comparées et analyses transversales
Qui contacter ?
slums_actions_in_delhi@yahoo.com ou lindavie@yahoo.fr
Quand ?
Mercredi 21 novembre 2007 de 10h30 à 15h30
Déjeuner sur place sous forme de buffet
Où ?
Université de Paris 7
Denis Diderot - Laboratoire SEDET
Immeuble Montréal - Bureau 221-2e étage
103-105 rue de Tolbiac - 75013 Paris
Métro Tolbiac ou Olympiades
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